Monday, July 07, 2008

COLLOQUE MIGRATION ET DEVELOPPEMENT 18 SEPTEMBRE 2004


COLLOQUE
Migration – Culture – Développement
2004

THEME: Le migrant : ses actions pour le développement



Coryse MWAPE : Rapporteur Atelier I
Alphonsine KOUYOKILA : Rapporteur Atelier II
Nina GOMBO : Rapporteur Atelier III
Pambu KITA-PHAMBU : Rapporteur Général du Colloque
Pape SENE (CAAD) : Organisation et Management


Sint Joris, 16 rue des Alexiens, 1000 - Bruxelles, 18 septembre 2004
Table des matières
I. Objectif du colloque. 2
II. Méthodologie et réalisation. 2
II.1. Architecture des colloques 2003 et 2004. 3
II.2. ATELIER I : Encadrement de l’action du migrant 4
II.3. ATELIER II : Soutien de l’action du migrant 4
II.4. ATELIER III : Environnement financier autour de l’action du migrant 5
III. Rapports des ateliers. 6
III.1. Atelier I : encadrement du migrant 6
III.1.1. Introduction. 6
III.1.2. Conception du projet 6
III.1.3. Faisabilité du projet 7
III.1.4. Mise en œuvre du projet 8
III.2. Atelier II : Soutien de l’action du migrant 9
III.2.1. Introduction. 9
III.2.2. Acquisition ou amélioration des compétences. 9
III.2.3. Exploitation et renforcement de la position d’interface. 10
III.2.4. Plus-value comme maillon d’un réseau pour le développement 10
III.3. Atelier III : Environnement financier autour de l’action du migrant 11
III.3.1. Introduction. 11
III.3.2. Méthode de travail 12
III.3.3. Etat des lieux. 12
III.3.4. Solutions et alternatives proposées. 14
I. Objectif du colloque

A la suite du colloque organisé le 11 octobre 2003, dans le cadre de l’édition 2003 du Festival Boul Falé, et qui abordait le thème du « migrant : trait d’union culturel et acteur du développement », nous avons poursuivi, cette année, avec l’ « accompagnement du migrant dans ses actions pour le développement ».

Ayant passé en revue, lors de la précédente édition, les stratégies, les moyens et les ressources nécessaires au migrant (atelier I) lorsqu’il agit soit individuellement (atelier II), soit en association (atelier III), dans le cadre d’un projet de développement, nous avons ici tenté de préciser les éléments nécessaires à la réussite de son action. Ont ainsi été abordé :

- l’encadrement de l’action du migrant dans la conduite de son projet ;
- le soutien nécessaire pour la réussite de l’action du migrant ;
- l’environnement financier dans lequel prend corps le projet du migrant.

II. Méthodologie et réalisation

En 2003, nous nous étions concentrés sur le migrant et sa place dans la dynamique du développement. En 2004, nous avons vu comment accompagner ce migrant lorsqu’il réalise des actions de développement.

Le graphique de la page suivante présente l’architecture générale et l’articulation des colloques 2003 et 2004 (cf. rapport disponible auprès de CAAD Belgique ASBL caad_bruxelles@yahoo.fr).
III. Rapports des ateliers

III.1. Atelier I : encadrement du migrant

Présidente : Louise Ngandu
Rapporteur : Coryse Mwape

III.1.1. Introduction

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de préciser ces trois éléments :
- le migrant est ici entendu comme étant un individu qui se déplace et qui est loin de ses repères culturels, de son lieu d’origine ;
- la position du migrant dans le projet peut varier : il peut être initiateur du projet ou un maillon dans la conception, il peut aussi être associé ;
- le migrant est indirectement bénéficiaire du projet et, comme tout participant au projet, ce bénéfice est une plus-value. Notons qu’un projet a plus de chance de réussir lorsque tout participant au projet trouve un bénéfice dans l’accomplissement du projet.

Dans la suite, pour préciser l’encadrement du migrant lors de la réalisation de son projet, les trois principales phases du projet ont été décortiquées.

III.1.2. Conception du projet

Celle-ci correspond à l’identification d’un besoin, d’un problème, d’une attente. Il faut dès lors déterminer le cadre à partir duquel cette identification s’opère. Deux situations sont envisageables :

(1) le migrant identifie lui-même un problème sur le terrain

(2) le migrant identifie un problème à distance.

Dans tous les cas, la perception propre du migrant est indispensable pour réaliser au mieux le projet. Si l’identification se fait à distance, il sera nécessaire d’envisager un déplacement et donc de prévoir les frais que cela suppose. Il est aussi important d’envisager la dimension « temps », ce qui signifie que souvent la réponse au problème identifié se fait dans l’urgence, une programmation est souvent difficile à envisager. Il faut donc une évaluation des potentiels à court – moyen – long termes et compter sur ses propres ressources.

(1) le migrant identifie lui-même un problème sur le terrain :

- étude du milieu : il faut définir le problème dans les détails et préciser les caractéristiques ; ce qui implique de prendre l’information à plusieurs niveaux (les personnes concernées, les autorités locales, etc.), cerner le problème par rapport à son environnement ;

- entretien avec les bénéficiaires potentiels du projet : parler avec les personnes concernées pour trouver une solution ensemble, c’est prendre en compte les préoccupations et les attentes des bénéficiaires – suite à cela, une « campagne » de sensibilisation et de mobilisation auprès du public visé permet l’adhésion du plus grand nombre au projet et de fait la compréhension du projet.

(2) le migrant identifie un problème à distance :

- la procédure sera plus lente et nécessitera impérativement une visite sur place par le migrant initiateur du projet afin de se donner toutes les chances de réussite.

III.1.3. Faisabilité du projet

Ceci correspond à l’évaluation des ressources propres et à la prise de conscience des potentiels dont on dispose sur le terrain pour réaliser au mieux le projet.

Au niveau du potentiel humain, quelles sont les compétences et quels sont les savoirs-faire existants ?
Est-il nécessaire d’envisager une formation des moins compétents par les mieux formés ? Le programme dans ce cadre doit être minimaliste ; il s’agit de passer l’expertise aux autres.
Au niveau matériel et financier, de quels moyens disposons-nous pour réaliser la formation et mettre en œuvre le projet ?
La recherche d’information se fait au niveau local – national – international.

A ce stade, si le migrant est isolé, il faut qu’il puisse être mis dans un réseau pour rechercher un soutien, une expertise, des synergies pour lui permettre de trouver tout ce qui peut lui être utile dans la réalisation de son projet.

L’évaluation du projet se fait à différents moments : soit de manière permanente pour pouvoir toujours rectifier les choses aux moments nécessaires, soit en fin de parcours (la grande évaluation) pour voir si les objectifs ont bien été atteints.

Question de plaidoyer : Avez-vous une politique de communication qui touche les coins les plus reculés des pays du Sud, et d’origine des migrants ? Si oui, laquelle et comment est-elle menée ? Quel est le rôle des radios, télévisions et ONG de terrain dans cette politique de communication ?

III.1.4. Mise en œuvre du projet

Si les deux premières phases ont été bien faites, la suite du projet pose moins de problème.
Nous devons juste attirer l’attention des candidats à la réalisation d’un projet sur l’importance des conditions de mise en œuvre négociées avec les éventuels bailleurs de fonds. En effet, la disponibilisation des fonds à des instants critiques et parfaitement programmés est une condition essentielle à la continuation et à la finalisation d’un projet.
III.2. Atelier II : Soutien de l’action du migrant

Président : Pambu Kita-Phambu
Rapporteur : Alphonsine Kouyokila

III.2.1. Introduction

Les trois phases essentielles de la réalisation d’un projet (conception, faisabilité et mise en œuvre) étant décortiquées dans l’atelier I, nous allons nous intéresser ici à la relation entre le migrant et les différentes étapes que comportent ces phases.

III.2.2. Acquisition ou amélioration des compétences

Pour réussir un projet de développement et ne pas commettre les erreurs historiques qu’aujourd’hui nous dénonçons, le candidat réalisateur de projet devrait avoir les compétences nécessaires pour l’objectif poursuivi.

Le migrant évolue dans un environnement qui lui permet de conforter ses compétences dans les domaines qui touchent, de près ou de loin, au monde du développement. Il en est ainsi de la sociologie du développement, des techniques de conception, de pilotage et d’évaluation des projets, de la maîtrise de l’environnement dans lequel le projet est mis en œuvre, des aspects relatifs au financement et aux mouvements des capitaux, etc.

L’acquisition de ces compétences est absolument essentielle pour devenir un acteur efficace du développement.

En Belgique, beaucoup de formations relatives à ces aspects sont offertes aux candidats potentiels. Certaines d’entre elles sont d’ailleurs offertes par des personnes issues de l’immigration.

III.2.3. Exploitation et renforcement de la position d’interface

L’exploitation judicieuse de cette position est une plus-value appréciable pour la bonne réalisation d’un projet de développement.

La connaissance, par le migrant, de l’environnement dans lequel prendra corps le projet devrait être exploitée pour réussir une meilleure identification des besoins notamment par un dialogue avec les bénéficiaires.
Une utilisation judicieuse de cette position permet de récolter une information de base la plus pertinente, de traiter au mieux avec les pouvoirs locaux, d’identifier des partenaires locaux fiables, etc.

Dans les pays du nord, le migrant doit profiter de sa position et de sa connaissance de ce milieu pour faciliter le financement, pour comparer les expériences, pour trouver des partenaires, etc.

Le migrant est automatiquement un consultant potentiel pour les différents partenaires souhaitant réaliser des projets dans sa région d’origine.

III.2.4. Plus-value comme maillon d’un réseau pour le développement

La mise en place de réseaux de personnes issues de l’immigration est un plus pour les actions que ces personnes peuvent mener.

Ces réseaux seront ainsi, notamment, un lieu d’échange d’informations et d’expériences, un groupe de lobbying soutenant les intérêts des membres, une porte ouverte vers les partenaires du nord, permettant un réel dialogue.

Il est essentiel que les migrants se regroupent pour créer et profiter des synergies qui naîtraient de leurs actions.
III.3. Atelier III : Environnement financier autour de l’action du migrant

Président : Oscar Kombila
Rapporteur : Nina Gombo

III.3.1. Introduction

Les organisateurs avaient proposé aux participants aux différents ateliers de discuter autour de quelques questions directement en rapport avec le thème principal. Dans ce troisième atelier, nous avions eu à répondre aux questions suivantes :

- Parmi les mécanismes des transferts financiers internationaux, quels sont ceux qui sont accessibles au migrant en appui à son action de développement ?

- Quelles sont, dans ce domaine, les particularités de la législation sociale belge ?

- Existe-t-il des organismes financiers, comme les banques de développement, capables d’aider les migrants dans ce domaine ?

- La création d’une institution spécialisée est-elle envisageable ?

- Comment organiser les relations entre le migrant et les organismes financiers pour assurer une meilleure réussite de son action ?

Sur le plan de la participation, notre atelier a bénéficié de la présence de personnes d’origines sud-américaine, africaine et européenne, toutes sensibilisées à la problématique du travail des migrants en faveur du développement du Sud.

III.3.2. Méthode de travail

Nous avons tout d’abord procédé à un tour de table qui a permis de faire connaissance les un des autres. A l’issu de ce tour, nous avons pu nous rendre compte que d’une manière générale, nous étions surtout des personnes souhaitant partager leurs expériences et leurs interrogations personnelles concernant le développement du Sud. Nous avons regretté qu’à l’exception de M. Anton Van Assche de l’Ociv, il n’y avait pas d’experts en développement, en transferts financiers, ou de spécialistes sur la législation belge.

Partant de là, le groupe a choisi d’utiliser les questions proposées à titre indicatif et d’aborder le sujet avec les seuls éléments à notre portée. De cette manière en fait, nous laissions ouvert le débat.

Le travail s’est divisé en deux parties :

1. L’état des lieux qui a permis de mettre en évidence l’ampleur du phénomène des transferts financiers des migrants, les obstacles et le choix des moyens utilisés à cette fin.

2. Les propositions qui devraient permettre de résoudre les problèmes identifiés et de réduire sinon d’éliminer les obstacles..

III.3.3. Etat des lieux

«Comment s’articule l’environnement financier dans lequel se place l’action du migrant ? ». Nous avons relevé les réalités suivantes :

1. Les fonds transférés par les migrants vers le Sud sont de plus en plus importants

La crise économique qui persiste dans l’hémisphère sud et le décollage qui ne s’y effectue pas, entraînent de fortes sollicitations de la part des familles restées dans les pays d’origine pour de l’aide financière. En réalité, selon des chiffres révélés par des spécialistes, les migrants transfèrent même 4 fois plus d’argent que ne le fait l’OCDE en direction des pays du Sud, pour l’aide au développement de ceux-ci.

Cette situation s’explique entre autre par l’intégration des migrants dans leur pays d’accueil. Le fait qu’ils travaillent leur permet de faire parvenir des sommes d’argent à leurs familles pour les aider.

2. Les transferts se font souvent de manière informelle

Même si les migrants ont plus de fonds à transférer vers le Sud, ils n’utilisent pas nécessairement les canaux tels que les banques. Ils privilégient plutôt les sociétés de transferts d’argent (Western Union, Moneytrans, etc). Plus rapides, n’exigeant pas trop de formalités, elles permettent de répondre rapidement aux demandes urgentes des familles.

Cette tendance est renforcée par le fait que parmi les personnes qui transfèrent de l’argent, il y a tout de même un nombre non négligeable d’illégaux (notamment les latino-américains). Ces sociétés sont intéressantes pour eux car elles n’exigent que l’identité du bénéficiaire et pas de celui qui envoie l’argent.

De plus, les migrants ne souhaitent pas spécialement que l’Etat n’ait connaissance des montants transférés. En effet, ils peuvent très bien avoir des sources illégales (travail au noir, trafic de tous genres, etc).

3. Les banques du Sud existent peu dans le Nord

Il existe quelques banques sud-américaines et du Maghreb (Argentine, Maroc, etc) qui ont créé des succursales dans le Nord, ce qui facilite les opérations financières pour les originaires de ces parties du monde. Par contre, dans le cas de l’Afrique noire, il n’y en a aucune.

A cela s’ajoute le problème lié au taux de change, comme l’a soulevé un des intervenants. Les participants à l’atelier ont dénoncé les faibles taux de change que les sociétés de transferts appliquent et qui s’ajoute à la faiblesse des monnaies locales. Ainsi, les fonds transférés perdent leur valeur durant le processus. Ces sociétés profitent du fait que l’intermédiation financière est souvent inexistante dans le Sud.

4. La dépendance des familles par rapport au migrant s’accentue

Plus la crise économique sévit dans le Sud, plus s’accroît la dépendance des familles vis-à-vis des migrants. Les transferts effectués servent surtout à les nourrir au quotidien. Souvent, le transfert est justifié par un catalyseur comme par exemple un décès ou une maladie. Très rarement, l’argent sert à développer une activité génératrice de revenus et qui rendrait ces familles indépendantes ou en tous cas, moins dépendantes.

Au contraire, même lorsqu’il y a un investissement par les migrants, ceux-ci se plaignent de la mauvaise gestion des fonds par les bénéficiaires. En fin de compte, on revient à la case de départ, il faut de nouveau nourrir le quotidien.

5. Il existe un climat de méfiance vis-à-vis des pouvoirs publics du Sud

Les migrants dénoncent le manque de volonté politique de la part des pouvoirs locaux.

Ils leur reprochent de ne pas prendre de mesures adéquates pour faire changer les choses. Les migrants ne demandent qu’à contribuer au développement de leurs pays d’origine. Mais ils ont besoin que les politiques mettent en place des dispositifs qui les incitent à participer au processus, qui les mettent en confiance.

III.3.4. Solutions et alternatives proposées

Les participants ont conclu sur le fait que la problématique ne peut être étudiée qu’en prenant en compte tous les paramètres auxquels il a été fait référence dans les points précédents :

· La dépendance des familles ;
· Le coût des transferts ;
· Les rapports avec les pouvoirs publics (au Nord et au Sud).

Pour faire face à tous ces obstacles, pour parvenir à une contribution efficace des migrants au développement du Sud, les participants ont lancé quelques pistes :

· Pour lutter contre la dépendance des familles, il faudrait d’une part, sensibiliser les bénéficiaires afin qu’ils investissent plus dans des projets de développement. Les migrants quant à eux, doivent utiliser des organismes de transfert appliquant de faibles taux pour les commissions bancaires. Ceux qui sont déjà sensibilisés à la question du développement devraient être privilégiés. Un participant nous a fait partagé sa propre expérience de la création en RDC d’une caisse de micro finance avec des partenaires issus de l’émigration.

· Pour ne pas trop se voir imposer les règles de ces institutions financières aux énormes capitaux, des propositions ont également été émises. Par exemple, il faut qu’il y ait plus de banques, de coopératives ouvertes essentiellement aux ressortissants des pays du Sud où vont ces transferts. L’illégalité du séjour des migrants ne doit pas être un obstacle qui les empêcherait de s’adresser aux banques.

· Quant aux pouvoirs publics, il faut dialoguer avec ceux du Nord et faire la même chose avec ceux du Sud. Mais surtout, il faut sensibiliser ces derniers sur le bien-fondé d’une bonne collaboration avec les migrants.

COLLOQUE MIGRATION ET DEVELOPPEMENT 11 ET 12 DEC 2003


FESTIVAL BOUL FALE

Conférences - Réflexions – Débats



THEME
Le migrant:
Trait-d’union culturel et
acteur du développement





Rapport du colloque

11- 12 octobre 2003



Parrainage par ARNO (Musicien et artiste Belge)
Partenaires:
Ville de Bruxelles, Commune d'Anderlecht, CNCD 11 11 11, ONG OCIV VZW, ONG Solidarité Socialiste, CIRE ASBL, De Overmolen VZW, Centre Culturel De Piano Fabrick, Espace Impulse vzw, Link Brussel vzw
Avec le soutien de la DGCD
Opérateur:

CAAD Belgique asbl
Rue Dieudonné Lefèvre 219 / 15 –1020 Bruxelles-Tel : 02 346 20 65-courriel :caad_bruxelles@yahoo.fr
Site web : www.caadnordsud.org/boulfalé
Comité de pilotage

Atelier 1 : Actions de solidarité/développement des associations de migrants
Modérateur et Président de séance : Wamu-Oyatambwue : ACODEV
Rapporteur : Baruti-Likoyi : FERAD asbl
Experts : Cécile Sacré : CNCD Plate-forme Migration et Développement
Participants : 15 personnes (cf. liste en annexe)

Atelier 2 : Actions solidarité/développement des migrants-acteurs individuels
Modérateur et Président de séance : Madame Louise NGANDU
(Union des Femmes africaines)
Rapporteur : Monsieur MATUNDU Lelo (asbl FERAD)
Expert invité : Monsieur KOMBILA Oscar (MOJA/CGA - Belgique)
Participants : 9 personnes (cf. liste en annexe)

Atelier 3 : Actions de solidarité/développement des migrants : les ressources
Modérateur et Président de séance : Félicien Kazadi (CCAE/B)
Rapporteur : Pascale Bodinaux (Solidarité Socialiste)
Expert invité : Gérard KARLSHAUSEN (CNCD)
Participants : 14 personnes (cf. liste en annexe)


Secrétariat et Presse
Secrétariat : Espérance TSHINEMA, Eva HEUTS, (CAAD Belgique asbl)
Service presse : Nancy SUAREZ et col. , (CAAD Belgique asbl)
Production Audiovisuelle : Gilles COOMANS et col. (CAAD Belgique asbl)


Rapporteur général et superviseur du colloque
Pambu Kita PHAMBU (FERAD asbl)


Responsable de l’organisation et de la coordination
Pape SENE (CAAD Belgique asbl)
Table des matières


I. Introduction. 2
II. Méthodes et réalisation. 2
III. Cahier des charges des ateliers. 2
IV. Rapports des ateliers. 2
IV.1. Rapport de l’Atelier I 2
IV.1.1 Témoignage des associations. 2
IV.1.2. Discussions et propositions. 2
IV.1.3. Liste des participants. 2
IV.2. Rapport de l’Atelier II 2
IV.2.1. Introduction. 2
IV.2.2. Déroulement des travaux. 2
IV.2.3. En conclusion. 2
IV.2.4. Liste de participants. 2
IV.3. Rapport de l’Atelier III 2
IV.3.1. Compte-rendu. 2
IV.3.2. Liste de participants. 2


Préface
Depuis de nombreuses années, des associations de migrants installés en Belgique développent des actions de solidarité avec leurs pays d’origine, voire plus généralement avec des communautés du Sud de la planète. Alors que souvent les phénomènes migratoires et la coexistence entre populations d’origines diverses sont présentés sous un jour problématique, cet engagement au cœur de la solidarité internationale est mal connu, voire ignoré parce que ne correspondant pas toujours aux canons de la coopération traditionnelle.

Pourtant, l’expérience et l’expertise des migrants en la matière mériteraient une attention accrue de la part des autres acteurs engagés dans la construction d’un monde plus juste et solidaire. Certes, il faut, en cette matière comme en d’autres, se garder de toute idéalisation. Mais personne n’oserait aujourd’hui prétendre détenir les clés d’un développement réellement équitable et durable. C’est en confrontant les approches que peuvent s’enrichir les débats et les pratiques en matière de coopération. Une rencontre susceptible d’amener les ONG, notamment, à nourrir leurs projets de la réflexion et du dynamisme de citoyens qui gardent un pied ici, un pied là-bas. Mais une dynamique porteuse également de synergies concrètes avec des associations de migrants qui, à leur tour, peuvent s’enrichir des connaissances et contacts que propose le monde de la coopération « traditionnelle ».

Ces échanges exigent des espaces appropriés. Le festival « Boul falé » dont on trouvera un écho dans les pages qui suivent fut, en ce sens, une initiative remarquable. Non seulement par son désir de bâtir, en associant démarches festives, culturelles et réflexives, un lieu de rencontres entre acteurs de la coopération, quels qu’en soient les formes et origines. Mais aussi parce que l’initiative émanait cette fois directement d’associations migrantes qui n’ont pas ménagé leur peine afin d’en faire un réel lieu de réflexion et de convivialité entre toutes les communautés qui, en Belgique, comptent des associations impliquées dans la solidarité internationale.

Gageons que cette première initiative sera suivie de bien d’autres et que celles-ci bénéficieront d’un intérêt croissant de la part des mondes associatif, politique, social, culturel et économique soucieux de promouvoir un monde équitable porté par une solidarité plus efficace entre toutes et tous.

Par Monsieur Gérard KARLSHAUSEN
Secrétaire politique CNCD, responsable Plate-forme Migration & Développement


I. Introduction
Dans ce village planétaire, le migrant est un maillon central au carrefour des cultures les plus diverses. Il participe, de près ou de loin, d’une part à la perception que l’autre se fait de son « monde », et d’autre part dans les échanges qui peuvent en résulter.

Notre souci est de voir comment, lorsqu’il prend la décision de s’impliquer dans la vie de ses communautés, d’ici et de là-bas, il s’organise pour que sa contribution soit la plus positive possible.

Comme acteur, il agit dans le sens d’un certain objectif, individuellement ou en partenariat, d’une manière plus ou moins organisée, plus ou moins structurée, avec des moyens plus ou moins définis.

Nous limitant aux acteurs impliqués dans les actions de solidarité et de développement, notre objectif est triple :

1. faire se rencontrer, autour d’une discussion, ces migrants-acteurs ;

2. prendre acte des objectifs que les uns et les autres poursuivent, explorer les problèmes auxquels ils sont confrontés et voir les solutions qu’ils y ont apportées ;
3. relever, si elles existent, les stratégies de comportement les plus positives au regard de certains objectifs.

Le présent rapport se subdivise en quatre parties.

Outre l’introduction (point I) qui précise les objectifs généraux du colloque, les méthodes et réalisation (point II) présente l’organisation structurelle du colloque, suivi du cahier des charges des ateliers (point III) qui est une sorte de guide pour les travaux en atelier, avec, enfin les rapports des ateliers (point IV).

II. Méthodes et réalisation
Disposant de deux heures en tout et pour tout, nous nous concentrerons, au sein de trois ateliers, sur trois aspects majeurs :

c. les migrants comme acteurs-en-association (ATELIER I) ;

b. les migrants comme acteurs individuels (ATELIER II) ;

a. les moyens mis en œuvre (ATELIER III).

III. Cahier des charges des ateliers

Pour une question d’efficacité des travaux en atelier, nous nous sommes permis, au regard du temps dont nous disposons (2 heures) de proposer à chaque atelier trois ressources opérationnelles :

- une manière d’aborder les débats
- les principales questions à traiter
- des personnes ressources déjà initiées aux problématiques discutées.

Le cahier de charge précise ainsi, pour chaque atelier, les principales attentes des organisateurs.

Une discussion préalable entre le coordinateur du colloque ; les modérateurs et les rapporteurs des ateliers a permis de faire partager l’esprit qui sous-tend l’ensemble du festival.


ATELIER I

Thème : Actions de solidarité/développement des associations de migrants

Autour d’un modérateur qui travaille en écho avec un expert et un rapporteur, les participants prennent connaissance, des témoignages d’associations représentatives.

Ces témoignages sont articulés autour des principaux éléments suivants :
Ø le projet et ses objectifs
Ø les populations-cible (ici, là-bas)
Ø les ressources mises en œuvre (humaines, matérielles, financières)
Ø le processus de réalisation
Ø les résultats et quelques illustrations
Ø une post-évaluation.

S’ensuit un débat qui met en lumière la spécificité et l’intérêt des projets abordés, les processus de réalisation les plus adéquats, les écueils les plus récurrents et la manière de les maîtriser, les méthodes d’évaluation…

Les travaux se termineront par l’adoption d’un plan théorique stratégique pour la mise en œuvre des projets dans le domaine de la solidarité et ou du développement.

Les discussions tourneront autour des principales questions suivantes :

1. Une question de définition : dans le paysage des associations des migrants, qu’est-ce qui caractérise les associations impliquées dans les actions de solidarité et/ou de développement ?

2. Une question de spécificité : dans le paysage des organisations (ONG, …) impliquées dans les actions de solidarité et/ou de développement, qu’est-ce qui distingue les associations des migrants des autres ?

3. Une question d’orientation : comment définirions-nous les objectifs spécifiques poursuivis par ces associations ?

4. Une question de moyen et de stratégie : comment parviennent-elles à rencontrer les objectifs qu’elles se sont assignés ?
5. Une question de méthode : que pouvons-nous dire de la pratique de ces associations ?

6. Une question d’organisation, de visibilité et de représentativité : les associations des migrants en général, ou en particulier pour celles qui sont impliquées dans les actions de solidarité et/ou de développement, devraient-elles s’organiser en réseau, plate-forme, fédérations, … ? Pourquoi et comment ?

7. En conclusion : quels sont les points essentiels que nous retenons de ces discussions ?

ATELIER II

Thème : Actions de solidarité/développement des migrants-acteurs individuels

Dans le domaine de la solidarité et du développement, une partie non négligeable de l’action des migrants se passe d’une manière individuelle.

Dans le cadre de cette problématique, cet atelier met en lumière l’importance des migrants « intégrés » dans les communautés d’accueil.

Ils se comportent ainsi :
Ø comme acteurs individuels agissant d’initiative,
Ø comme ressource pour les actions des associations,
Ø comme facilitateurs du fait de leur « intégration réussie » dans les rouages de la communauté d’accueil.

Autour d’un modérateur et d’un rapporteur, un ou deux invités préciseront le contour de cette problématique.

Le débat viendra ensuite enrichir la réflexion.

Les travaux se termineront par l’adoption d’un code de conduite du migrant intéressé par les actions de solidarité/développement.

Les discussions tourneront autour des principales questions suivantes :

1. Une question de définition : peut-on considérer le migrant, en tant qu’individu, comme un acteur dans la sphère de la solidarité et/ou du développement ?

2. Une question d’orientation : lorsqu’il agit dans cette sphère, quels sont les objectifs particuliers qu’il poursuit ?

3. Une question de stratégie : comment peut-on caractériser les pratiques du migrant lorsqu’il agit dans cette sphère ?

4. Une question d’opportunité : dans cette sphère de la solidarité et du développement, comment la communauté et les associations des migrants perçoivent-elles, ou devraient-elles percevoir, le migrant ? Est-il une ressource ? Est-il un facilitateur ?

5. Une question prospective : une intégration individuelle réussie est-elle un plus pour la communauté d’origine du migrant ?

6. Une question d’organisation, de visibilité et de représentativité : les migrants devraient-ils s’organiser en réseau, en forum, en … ? Pourquoi et comment ? Sur le plan des communautés (pays) d’origine, de régions, …

7. En conclusion : quels sont les points essentiels que nous retenons de ces discussions ?
ATELIER III

Thème : Actions de solidarité/développement des migrants : les ressources


Autour d’un modérateur, d’un rapporteur et d’un spécialiste du financement des projets associatifs, cet atelier s’intéressera aux ressources nécessaires à la réalisation d’un projet de solidarité/développement.

L’accès au financement de la coopération au développement sera évidemment au centre des débats. Le groupe essayera en outre d’explorer les éventuelles ressources de financement alternatif.

L’atelier s’appuiera entre autres sur le témoignage d’actions de solidarité/développement réalisées entre des communautés belge et d’ailleurs à travers une implication des migrants acteurs en association ou comme acteur individuel.

Les travaux se termineront par l’adoption d’une stratégie de recherche de financement et pour la reconnaissance de ces associations dans le champ de coopération au développement.


Les discussions tourneront autour des principales questions suivantes :

1. Une question de connaissance générale : comment se finance un projet associatif ?

2. Une question pratique : quelles sont les sources potentielles de financement lorsque l’on agit dans la sphère de la solidarité et/ou du développement ?

3. Une question de stratégie : comment accède-t-on à ces sources de financement ?

4. Une question prospective : la communauté des migrants n’est-elle pas une ressource ?

5. En conclusion : quels sont les points essentiels que nous retenons de ces discussions ?

IV. Rapports des ateliers

Nous allons successivement présenter les rapports des ateliers I, II et III.


IV.1. Rapport de l’Atelier I

Modérateur et Président de séance : Wamu-Oyatambwue
Rapporteur : Baruti-Likoyi
Experts : Cécile Sacré


Conformément au cahier des charges, ce rapport d’atelier se subdivise en trois parties :

Les témoignages des associations
La discussion et la position des associations au regard de la problématique traitée
La liste des participants.

IV.1.1 Témoignage des associations


1° La Plate-forme Migration et Développement du CNCD

Objectifs :

¨ Renforcer les capacités des migrants dans le champ du développement. Pour y parvenir, des groupes de travail (3) aident à faire des propositions pratiques pour faciliter la tâche des associations des migrants. Ces trois groupes sont :
- Groupe juridique
- Groupe critères et procédures
- Groupe prospectives.

¨ Mettre en réseau Nord-Sud et/ou Sud-Sud les différents partenaires.

¨ Permettre un partenariat efficace entre les associations des migrants et les ONG afin de faire ressortir une plus-value pour les uns et les autres.

¨ Initier les modules de formation.

Les populations-cibles ici et là-bas :

¨ Les associations des migrants et les populations concernées par leurs activités constituent la population-cible naturelle visée par la Plate-forme.
Les ressources mise en oeuvre :

¨ Elles restent encore au niveau des ressources humaines, même si, dans une certaine mesure, des ressources matérielles sont déjà mise en œuvre.

Résultats et quelques illustrations :

¨ Les résultats sont encourageants au regard des 3 projets initiés par 3 associations des migrants. Ces projets ont d’ailleurs été pris comme exemple dans la Brochure II disponible au CNCD.
Ces trois projets ont été initiés et exécutés en suivant toutes les phases prévues dans un cycle de projet classique. Cela a permis aux associations des migrant d’adopter la démarche classique de l’élaboration des projets.


2° Espace Impulse asbl

Objectifs :

¨ Insertion socio-professionnelle des personnes d’origine sub-saharienne.
¨ Prévention de la délinquance.
¨ Servir de trait d’union entre les pouvoirs publics et les associations des migrants.

Les populations-cibles :

¨ Les allochtones n’ayant pas trouvé de solutions appropriées à leurs démarches socio-professionnelles, ici en Belgique.

Les ressources mise en oeuvre :

¨ Le travail se fait à partir d’une permanence qui s’occupe de :
- l’accueil
- l’orientation
- la pré-formation en informatique
- la canalisation des revendications des migrants.

Résultats et quelques illustrations :

¨ Les migrants (allochtones) se sentent de plus en plus écoutés par une structure au sein de laquelle ils peuvent faire entendre leurs préoccupations
¨ Certains migrants ajoutent dans leurs aptitudes professionnelles, après leur prise en charge par Espace Impulse, d’autres compétences tel l’usage de l’outil informatique.


3° Echos d’Afrique asbl

Objectifs :

¨ Promouvoir la culture africaine, particulièrement auprès de ceux qui ne la connaissent pas, en mettant l’accent sur les habitudes et les mœurs de cette région du monde.

Les populations-cibles :

¨ Les Européens qui n’ont pas encore été en Afrique et qui possèdent des informations souvent partielles, partiales, fragmentaires et insuffisante sur les mœurs en Afrique.
¨ Les enfants des migrants africains nés en Occident et qui n’ont pas encore été en Afrique.

Les ressources mise en oeuvre :

¨ Ressources humaines :

- Recrutement, formation et guidance des comédiens.

¨ Ressources matérielles :

- Présentation des pièces de théâtre. Parti d’un théâtre de sensibilisation, Echos d’Afrique est passé au théâtre professionnel et à l’organisation des festivals
- la canalisation des revendications des migrants.


4° Dar El Ward asbl

Objectifs :

¨ Chercher comment transformer les aspirations de la population de base en projets réels.

Les populations-cibles :

¨ Ici : la population des quartiers populaires comme, par exemple, Schaerbeek ou St-Josse.
¨ Là-bas : la jeunesse désoeuvrée et les orphelins.

Les ressources mise en oeuvre :

¨ Ressources humaines :

- Dar El Ward a commencé par une dynamique des quartiers pour le bon voisinage et la propreté des places publiques. Voir ainsi la campagne coup de brosse à Schaerbeek.
¨ Ressources matérielles :
- Mécanismes des activités d’échange d’expériences au Maroc et en Belgique.
¨ Ressources financières :
- Financement propre par des actions de récolte de fonds comme l’opération « Thé à la menthe ».


5° Transfaires asbl

Objectifs :

¨ Partant du fait que beaucoup de migrants sont sans emploi, âgés et surqualifiés, TRANSFAIRES se propose, par une action adéquate de gestion des ressources humaines,d’aider et de proposer ces migrants comme collaborateurs dans les actions et les projets que la Belgique mène dans les pays du Sud.

Les populations-cibles :

¨ Ici : les migrants sans emploi, âgés et surqualifiés
¨ Là-bas : les bénéficiaires des projets belges dans les pays du Sud.

Les ressources mise en oeuvre :


¨ Elles sont humaines, matérielles et financières :
Le coordonnateur de TRANSFAIRES a eu l’occasion de gérer un projet belge qui regroupait 12 villages et qui était ciblé sur la promotion et la sensibilisation des femmes.


Résultats et quelques illustrations :

¨ Pour le projet TOGO ci-dessus, le coordinateur a pu se rendre compte sur le terrain que les réalités de terrain sont souvent tout à fait différentes de ce que nous pensons vu d’ici, que les compétences faisaient défaut. Un renforcement des capacités en moyens humains est donc nécessaire.

6° Association des Citoyens du Congo pour le Développement, ACCD asbl

Objectifs :

¨ Inculquer la notion de citoyenneté dans la vie quotidienne des Congolais.
¨ Cultiver la tolérance et le respect des autres.

Les populations-cibles (ici et là-bas) :

¨ La communauté de la diaspora congolaise
¨ La population congolaise en général.

Les ressources mise en oeuvre :

¨ Elles sont encore essentiellement humaines :
L’association procède par l’organisation des conférences – débats telle que celle qui a eu lieu à Lubumbashi (RDC) le 24 juillet 2003 sous le thème Confusion et transpositions qui contrecarrent la paix durable et le processus de développement en RDC.


7° Biso na biso asbl

Objectifs :

¨ Aider les migrants en situation précaire, surtout en ce qui concerne le logement.
¨ Récolter et acheminer l’aide humanitaire d’urgence auprès des populations en détresse.

Les populations-cibles :

¨ Ici : les migrants sans revenu et sans emploi
¨ Là-bas : les populations victimes des catastrophes naturelles (éruption volcanique) et des guerres (cas de l’Ituri à l’Est de la RDC).

Les ressources mise en oeuvre :

¨ Ce sont essentiellement des ressources humaines et matérielles.


Résultats et quelques illustrations :

¨ Les résultats sont encourageant au regard des convois d’aide acheminés à Goma lors de l’éruption volcanique en 2000, et en Ituri en Août 2003.


8° Congo Cultures asbl

Objectifs :

¨ Structurer et faire découvrir la richesse de la musique congolaise (ici et là-bas).
¨ Soutenir la production des artistes congolais (ici et là-bas).
¨ Soutenir les artistes atypiques, tels les handicapés moteurs (là-bas).
¨ Produire de façon hebdomadaire une émission sur « La Culture et la production littéraire » (ici et là-bas).

Les populations-cibles :

¨ Ici : la population belge et la communauté des migrants.
¨ Là-bas : la population congolaise, surtouts les artistes handicapés moteurs à la recherche des sponsors.

Les ressources mise en oeuvre :

¨ Ce sont essentiellement des ressources humaines et matérielles.

Résultats et quelques illustrations :

¨ Deux fois par an, Congo Cultures organise des Journées de rencontre entre la Communauté flamande et la Communauté congolaise.
¨ Une action pour la visibilité au Sud des actions de Congo Culture se fait à travers les média.


IV.1.2. Discussions et propositions

1° Question de définition et de particularité

Dans le paysage des associations des migrants, celles qui sont impliquées dans les actions de solidarité et/ou de développement se caractérisent, entre autre, par
- le manque de financement structurel, due essentiellement à la non-intervention des institutions compétentes
- les difficultés qu’elles rencontre pour obtenir les documents officiels leur permettant d’évoluer officiellement dans le monde de la coopération.

2° Question de spécificité

Dans le paysage des organisations (ONG, …) impliquées dans les actions de solidarité/développement, nous notons particulièrement les trois points suivants :
¨ Les associations des migrants, bien qu’ayant l’avantage de la double culture, n’ont pas leur place dans le milieu de la coopération. Celle-ci est en effet occupée par les experts européens.
¨ Les ONG du Nord et les associations des migrants devraient se rencontrer le plus possible afin de voir comment ils peuvent opérer en synergie. Plus ils se rencontreront, mieux ils se connaîtront et plus vite ils seront disposés à s’accepter mutuellement.
¨ Il est grand temps que les grandes ONG s’intéressent aux initiatives de la base.

3° Question de moyen et de stratégie

¨ Les associations des migrants doivent montrer aux ONG et aux institutions de la coopération qu’elles sont organisées et qu’elles souhaitent occuper la place qui est la leur dans les actions de solidarité et de développement. C’est une démarche qui leur incombe. C’est à elles de se prendre en charge en cette matière. Rien ne leur sera donné sans leur implication.
¨ Les ONG et les associations des migrants doivent aussi demander une certaine clarification pour leur financement structurel, car c’est l’absence de ce type de financement qui provoque des bousculades devant les projets et les financements en cours pour garder leur survie.
¨ Pour ce qui est de l’aide d’urgence, spécialement dans la situation des conflits, les associations des migrants devraient agir en complémentarité. Elles prendront le soin de mettre dans les équipes qui convoient l’aide humanitaire d’urgence, des personnes neutres par rapport au conflit en présence.

4° Question d’organisation, de visibilité et de représentativité

¨ Le pays d’accueil (la Belgique) doit aussi savoir apprécier l’apport du travail effectué par les associations des migrants, pour la société belge elle-même. C’est le cas, par exemple, du festival organisé par Echos d’Afrique qui avait donné du travail d’une manière directe aux metteurs en scène belges et d’une manière indirecte à nombre de PME gravitant autour du monde de l’audio-visuel.
¨ Les associations des migrants devraient travailler en partenariat avec les ONG belges tout en évitant d’être instrumentalisées.
¨ Il est plus qu’indispensable que les associations des migrants s’organisent en réseau.
Ce réseau permettrait aux associations qui ont quelques insuffisances dans des domaines particuliers de se faire aider par celles qui sont mieux outillées en la matière.
¨ La Plate-forme mise en place par le CNCD est à exploiter de façon rationnelle au lieu d’en créer d’autres.
Il a été ainsi proposé, par exemple, que 20% du Conseil d’Administration du CNCD soit constitué par des membres des associations des migrants. C’est une démarche qui incombe aux associations des migrants. Ceci peut ainsi facilement se réaliser si ces associations sont regroupées dans la plate-forme du CNCD.
¨ Les associations des migrants devraient éviter de se laisser exclure des opportunités qui se présentent en cherchant l’information avant d’être dépassé par les événements.

5° Question de méthode

¨ Les associations des migrants devraient sensibiliser les gens, notamment les bénéficiaires des projets dans les pays du Sud sur le partenariat bien compris et qui consiste à donner et à recevoir.
On ne peut pas développer le Sud sans inclure les personnes ressources du Sud et le Sud ne doit pas considérer, dans ce cas, les associations des migrants comme des structures qui viennent, tout le temps, apporter des solutions à leurs problèmes.
¨ Bien que le pré-financement soit une pratique courante en Occident, on devrait tenir compte du fait que les associations des migrants n’ont pas assez de réserves pour pré-financer les projets à réaliser.



IV.2. Rapport de l’Atelier II


Sous-thème : Actions de solidarité/développement des migrants - acteurs individuels

Modérateur et Président de séance : Madame Louise NGANDU
(Union des Femmes africaines)
Rapporteur : Monsieur MATUNDU Lelo (asbl FERAD)
Expert invité : Monsieur KOMBILA Oscar (MOJA/CGA - Belgique)
Participants : 9 personnes (cf. liste en annexe)
Durée : de 12h40 à 14h40

IV.2.1. Introduction

Le document préparatoire aux réflexions et aux débats prévus dans le cadre de cette rencontre souligne ce que représente le migrant en tant qu’élément essentiel dans les échanges interculturels.
En effet, comme acteur, les actions que mène le migrant dans le domaine de la solidarité et du développement dépasse le niveau individuel, dans la mesure où il participe également à la mise en œuvre d’initiatives collectives, en ayant à cœur, quel que soit le niveau, la poursuite d’un ou de plusieurs objectifs à atteindre, en recourant aux moyens dont il se dote.
A la lumière de ce qui précède, apparaît la nécessité de s’interroger sur la manière dont le migrant s’y prend pour mettre en valeur son apport, une plus - value, dans la vie communautaire.
L’atelier II, a reçu comme mandat, dans le cadre de la problématique susmentionnée, de mettre en lumière l’importance des migrants « intégrés » dans leurs communautés d’accueil respectives, d’abord comme acteurs individuels, ensuite en tant que personne - ressource et finalement en qualité de facilitateur ; ayant réussi à s’intégrer dans les rouages de leur seconde patrie.

Sept points ont constitué la toile de fond des débats, à savoir :

1) le migrant, en tant qu’individu, vu comme acteur dans la sphère de la solidarité et/ou du développement (une question de définition)
2) les objectifs particuliers poursuivis par le migrant dans ladite sphère (une question d’orientation)
3) les caractéristiques des pratiques du migrant dans son action dans cette sphère (une question de stratégie)
4) la perception que la communauté et les associations ont ou devraient avoir du migrant dans la sphère de la solidarité et du développement, soit comme ressource, soit en tant que facilitateur (une question d’opportunité).
5) une intégration individuelle réussie du migrant vue comme un plus ou non par sa communauté d’origine (une question de prospective)
6) la nécessité ou non pour les migrants de s’organiser en structures du genre « réseau, forum, etc. » (une question d’organisation, de visibilité et de représentativité). Et enfin,
7) les points essentiels à retenir des discussions, en guise de conclusion.


IV.2.2. Déroulement des travaux

IV.2.2.1. Présentation des participants et mise au point


Avant d’entrer dans le vif du sujet, les participants ont été invités à se présenter individuellement.

Ils se sont en outre accordés au niveau de la procédure à suivre, notamment en ce qui concerne le rôle de l’expert invité, Monsieur KOMBILA Oscar, censé, avec le modérateur et le rapporteur, préciser les contours de la problématique qui devait faire l’objet des discussions (modalité, contenu et forme d’intervention).

Par ailleurs, en vue d’une meilleure articulation des différentes questions à débattre, la modératrice a proposé le regroupement de certaines des questions ci-dessus qui se tiennent. C’est le cas des questions 2 (orientation) et 5 (prospective) et des questions 3 (stratégie) et 6 (organisation, visibilité et représentativité).

D’autre part, à l’inverse de la préoccupation concernant la perception que la communauté et les associations devraient avoir du migrant en tant qu’acteur dans la sphère de la solidarité et du développement, la présidente de la séance a estimé qu’il était également important de chercher à savoir quelle perception le migrant, comme acteur, avait de la solidarité et du développement.

La question de la perception étant prévue au point 4 des discussions, les participants ont proposé que les échanges autour de cet aspect soient faits en même temps.


IV.2.2.2. Débat

Question (1) :Le migrant, acteur dans la sphère de la solidarité et du développement :

Prenant la parole, un intervenant a fait remarquer que la perception de la solidarité dépend de la manière dont l’action individuelle est polarisée pour devenir une action collective. Or, toujours selon l’orateur, la prise de conscience par la communauté africaine subsaharienne de Belgique sur la nécessité à s’organiser en tant que groupe pour mieux atteindre les objectifs individuels et collectifs, est récente, en comparaison avec d’autres communautés (marocaine par exemple), voire d’autres ressortissants africains vivant en France ou aux Etats-Unis.
Un participant pense qu’aussi longtemps que l’action du migrant reste individuelle, elle manque d’efficacité. C’est plutôt en faisant partie d’un groupe que le migrant apporte quelque chose à la communauté.

Abondant dans le même sens, un troisième intervenant a illustré ce qui précède par le cas d’un migrant dont l’intervention (par un contact téléphonique par exemple) peut contribuer à solutionner le problème d’un membre du groupe (aspect de solidarité). Une telle intervention peut également avoir un impact indirect au niveau du développement, car le fait d’être soutenu permet de ne pas sombrer et il y a un bénéfice en faveur de la société voire du pays qui censé offrir « un minimum » de bien-être à sa population.

Dans le même ordre d’idées, par rapport à l’action individuelle, l’un des catalyseurs du changement, selon un des participants, c’est l’amélioration de la situation économique du migrant. Il s’agit entre autres de l’insertion socioprofessionnelle dont bon nombre de migrants n’avaient pas accès il y a quelques années. Celle-ci confère au migrant un certain positionnement qui peut faire de lui un acteur déterminant dans le cadre de la solidarité et du développement.

S’exprimant à son tour, l’invité de l’Atelier, se référant à l’expérience vécue récemment au niveau de la création du groupe dont il assure la coordination des activités[1], constate qu’en tant qu’individu, il y a un apport personnel du migrant dans sa communauté, une sorte d’« action transversale ». L’amélioration de la situation individuelle du migrant a également un impact sur l’évolution actuelle de la vie associative en Belgique.

Un dernier intervenant sur cette question a mis en exergue le paradoxe qui entoure les actions du migrant dans les domaines de la solidarité et du développement. Il s’est référé à la pratique d’envoi fréquent de fonds vers les pays d’origine (solidarité) qui crée une certaine dépendance et freine de fait les efforts de développement. D’où, selon l’orateur, la nécessité de mener une réflexion profonde sur ce phénomène afin de résoudre le paradoxe.

En résumé, l’atelier a retenu que :

a) par rapport à la solidarité, l’action individuelle du migrant, pour être efficace, doit s’inscrire dans un cadre communautaire et dépasser le cadre familial.
b) en ce qui concerne le développement, il faut éviter de mettre en œuvre des actions individuelles contre - productives, qui « tirent vers le bas ». Les initiatives qui tendent vers un développement durable, qui permettent l’amélioration de la situation et du migrant et du groupe bénéficiaire, qui tirent profit de l’ouverture de la société et qui, finalement rendent l’action du migrant visible, devraient être privilégiées.

Questions (2) et (5) Les objectifs particuliers du migrant dans sa sphère d’action (orientation) et son intégration individuelle réussie vue comme « un plus » ou non pour sa communauté d’origine (prospective)

La question (2) relative aux objectifs particuliers du migrant dans sa sphère d’action a été abordée en référence aux aspects culturels en rapport avec le développement.

Les interventions étaient basées sur des exemples concrets se rapportant notamment à l’aide financière et matérielle que le migrant met à la disposition de la famille restée au pays.

Un premier intervenant a indiqué que souvent, pour les familles restées au pays, envoyer un membre de famille en Europe est un investissement, dans l’espoir d’un « retour d’ascenseur », une fois le migrant installé. Ce qui, a poursuivi l’orateur, constitue un « piège » pour le migrant, qui court ainsi le risque de sacrifier son intégration et son ascension dans la communauté d’accueil. Cet état des choses crée, à la longue, une sorte de dépendance pour les bénéficiaires (parasitisme) et un sentiment de culpabilité pour le migrant (en cas de non intervention). D’où, la nécessité de chercher à trouver un juste milieu entre les aspects positifs et les aspects négatifs de la dimension culturelle de la solidarité en rapport avec le développement. Sinon, a conclu l’intervenant, la solidarité se trouve « piégée ».

Un autre élément mis en exergue est l’émergence de comportements nouveaux au niveau des pratiques. Un échange de vues a eu lieu à propos de la culture (aspects positifs et négatifs), des coutumes (dont certaines sont aveugles), des pratiques et des comportements nouveaux dus principalement à la pauvreté, avec le risque d’influence sur la culture ; la culture étant, selon l’invité de l’atelier, « l’ensemble de valeurs, des pratiques dominantes dans un groupe d’individus plus ou moins élargi ».

En réaction à la question de savoir comment, par nos actions individuelles en tant que migrants, participons-nous au développement, plusieurs avis concordants ont affirmé qu’au delà de l’amélioration de la situation des membres de la famille bénéficiaire, c’est au niveau de l’impact à long terme des actions mises en œuvre qu’une appréciation est possible.

Une dernière intervention sur cette question a appuyé l’idée selon laquelle, la portée d’une action individuelle étant limitée, c’est au niveau d’une combinaison d’actions individuelles pour des actions collectives qu’il est possible d’atténuer le poids de la charge à porter.

En résumé, à la lumière des échanges de vues, les participants à l’atelier pensent que pour une meilleure orientation de son action individuelle, le migrant doit inscrire toute action dans une approche intégrée du développement.

Les échanges autour de la question 5 concernant l’intégration individuelle réussie du migrant vue comme « un plus » ou non par sa communauté d’origine se sont focalisés autour des aspects ci-après :

a) il y a un prix à payer (coût) et un choix à opérer pour réussir son intégration : En s’engageant, par exemple, à transférer fréquemment des fonds à la famille qui vit au Sud, on accepte de se priver d’un certain nombre d’avantages socio-économiques dans le pays d’accueil)
b) tout dépend de la vision qu’a le migrant de la solidarité et du développement (accent sur le « paraître » ou sur l’« être », mise à disposition de son expertise à la disposition de la communauté d’accueil, etc.)

Sur base des éléments ci-dessus, l’atelier a conclu ce qui suit :

a) L’intégration du migrant a un coût.
b) Il faut toujours rechercher à établir un équilibre entre « assumer son intégration » en tant que migrant et en même temps participer aux actions de solidarité et du développement dans « une approche globale ».
c) En plus des aspects matériels et financiers des interventions, le migrant en tant qu’acteur est appelé à mettre son expertise à la disposition de la communauté.


Questions (3) et (6) sur les caractéristiques des pratiques du migrant dans son action (stratégie) et la nécessité ou non de s’organiser en structures (organisation, visibilité et représentativité)

De l’échange de vue, il est apparu que d’une manière générale les pratiques du migrant ont un caractère limité et individualiste. On constate un manque de concertation avec les autres membres du groupe ; les actions étant souvent mises en œuvre en réaction aux problèmes auxquels le migrant est confronté. Un autre constat est que généralement l’action est orientée vers la solidarité individuelle, familiale essentiellement.

La nécessité pour les migrants de s’organiser en structure est une évidence, selon les participants, compte tenu de l’efficacité de l’action ; chacun étant au sein du groupe comme le maillon d’une chaîne.

Cependant, il est opportun de déterminer le type de structure, l’organisation et le fonctionnement de celle-ci : capacité de travailler ensemble (cohésion du groupe), confiance entre les membres (briser la méfiance et mise en commun des compétences), honnêteté intellectuelle (la valorisation des compétences des uns et des autres, éviter le piège de l’instrumentalisation), l’acquisition des moyens nécessaires pour assurer le fonctionnement du groupe et la réalisation des activités mises en œuvre, ne pas perdre de vue la dimension supranationale des problèmes auquel le migrant est confrontés (Union européenne, etc.)
Par ailleurs, les objectifs ainsi que les moyens pour les atteindre doivent être clairement définis dans un plan stratégique et opérationnel.

Les participants ont par ailleurs mis l’accent sur l’image du migrant qu’il faut impérativement améliorer. L’invité de l’atelier a, à ce propos, partagé avec les autres membres de l’atelier, l’expérience personnelle vécue en cette matière.
Les éléments suivants peuvent être retenus des discussions :

a) Quelle que soit la forme (réseau, association, etc.), la nature (intervention financière, expertise) ou le niveau des actions mises en œuvre (action individuelle ou collective), il faut veiller à soigner l’image du migrant.
b) Même en optant pour la création d’un réseau d’acteurs, en tant que membre du groupe considéré comme le maillon d’une chaîne, il est possible d’agir de manière individuelle (cas du recours aux migrants par les instances dirigeantes du pays d’accueil comme interlocuteurs valables).
c) Il n’est pas toujours nécessaire qu’un réseau mis sur pied revête un caractère formel. Tout dépend des objectifs que l’on s’est assigné.


IV.2.3. En conclusion

A partir des points de vues, propositions et recommandations formulées par les participants, l’atelier a tiré les conclusions globales suivantes :

Le migrant est un acteur important par rapport à la solidarité et au processus de développement.
Le migrant est très sensible aux problèmes de solidarité et de développement parce qu’il est continuellement soumis aux demandes et sollicitations diverses.
L’action du migrant par rapport à la solidarité et au développement ayant un coût d’une part, et eu égard au fait que le migrant est appelé à opérer un choix pour agir, d’autre part, des mécanismes doivent être mis en œuvre en vue de l’aider à sortir des contraintes auxquelles il doit faire face ; contraintes qui peuvent compromettre, directement ou indirectement l’efficacité de ses interventions.
Le migrant doit être reconnu en tant qu’acteur, individuel ou membre d’un groupe, vu le potentiel qu’il représente, sa place et le rôle qu’il joue de plus en plus dans la recherche des solutions dans la sphère de la solidarité et du développement du pays d’accueil.

Bruxelles, le 15 octobre 2003.


MATUNDU Lelo
Rapporteur.

[1] Conseil Général des Africains de Belgique, “MOJA”.

IV.3. Rapport de l’Atelier III

Sous-thème : Actions de solidarité/développement des migrants : les ressources

Modérateur et Président de séance : Félicien Kazadi
Rapporteur : Pascale Bodinaux
Expert invité : Gérard KARLSHAUSEN
Participants : 14 personnes (cf. liste en annexe)

IV.3.1. Compte-rendu

Les discussions au sein de cet atelier avaient un caractère souvent très techniques. Nous nous limiterons donc à présenter les points essentiels dégagés à la fin des débats.

IV.3.1.1. En ce qui concerne les pistes de financement (alternatives) :

1. Création de nouvelles lignes ou de méthodes de financement spécifiques pour les organisations de migrants afin d’éviter la concurrence entre ONG et associations de migrants. Mais le système des guichets est peut-être à éviter pour ne pas créer de ghettos. Il faudrait plutôt que ces lignes spécifiques favorisent les collaborations et les complémentarités entre différents acteurs de la coopération (ex : migrants-ONG-communes-partenaires Sud)

2. L’Opération 11.1.11. pourrait s’ouvrir au financement des projets de migrants. L’Opération est en cours de réforme et la ligne D également. Des possibilités pourraient également exister sur la ligne de financement des petits projets. Un des problèmes relevé est la méconnaissance des associations de migrants par rapport au fonctionnement de ces lignes (critères de sélection, procédures). Le CNCD s’engage à diffuser cette information parmi les associations de migrants via la plate-forme Migration et développement du CNCD


IV.3.1.2. En ce qui concerne les stratégies d’accès au financement:

(Remarque préalable : une série de pistes proposées concerne aussi bien les ONGD traditionnelles que les associations de migrants)

1. Mettre en valeur le partenariat que les associations de migrants ont avec le Sud. Une attention particulière devrait être portée à cet aspect. Il faut en effet bien noter les compétences, les expériences, les ambitions et les faiblesses du partenaire potentiel.
2. Montrer que les actions reposent sur des acteurs fiables. Ceci voudrait aussi dire que les associations des migrants devraient aussi être très claires par rapport à leurs propres ambitions, leurs compétences, leurs faiblesses et l’adéquation entre les moyens et les objectifs.


3. Se mettre d’accord entre partenaires Nord et Sud sur les objectifs poursuivis en fonction des moyens et des compétences existantes.
4. La phase de conception et de formulation du projet est essentielle. Par exemple, il est important de garder le même objectif par rapport au partenariat, même s’il se décline éventuellement en activités diverses.

5. Rapporter l’historique des partenariats et des actions.
6. Mettre en évidence les complémentarités et les aspects novateurs de l’action.
7. Exploiter les outils et les structures existantes.

8. S’informer et échanger les expériences similaires pour améliorer les actions.

9. Mettre en évidence les ressources propres des associations de migrants souvent peu valorisées (ressources humaines et matérielles)

10. Mettre en valeur les ressources des partenaires Sud et leur apport local.

11. Etre plus indépendants des bailleurs de fonds publics.

12. Dans la perspective des prochaines élections régionales, inciter à la création de lignes de financement spécifiques pour les migrants et leurs partenaires

13. Mettre l’accent sur la formation en gestion financière et administrative des projets. Trouver des financements pour les actions ne suffit pas pour réussir à les concrétiser avec succès. Ces formations peuvent éventuellement être comprises dans la demande de financement.

14. Rencontrer les bailleurs de fonds durant la phase de conception du projet, et le cas échéant en cours d’action.

15. Assurer la visibilité et la publicité des associations de migrants en tant qu’acteurs de solidarité Nord/Sud via la plate-forme Migration et Développement. Cela pourrait constituer l’objectif et l’action spécifique de la plate-forme.

16. La plate-forme a aussi un rôle très important à jouer au niveau de la sensibilisation du monde de la coopération et des ONG en particulier par rapport à l’intérêt du partenariat avec les associations de migrants.