Tuesday, October 14, 2008

2eme FORUM MONDIAL MIGRATION ET DEVELOPPEMENT
journées de la société civile : 27 et 28 octobre 2008 à Manille
source: Fondation AYALA - Philippines http://government.gfmd2008.org/roundtable2.html
TABLE RONDE 1: Migration, développement et droits de l'homme

Il est de plus en plus évident que l’impact positif des migrations internationales, autant pour les migrants que pour les sociétés d'origine et d’accueil, dépend de la protection des droits des migrants. Il est raisonnable de supposer que les migrants sont le mieux en mesure de contribuer au développement de leurs pays d'origine et d’accueil lorsque leurs droits humains fondamentaux sont protégés et qu’ils sont habilités socialement et économiquement, indépendamment de leur statut migratoire. Les normes juridiques nationales et internationales constituent le cadre permettant aux états de protéger les droits de toute personne vivant et séjournant sur leur territoire, y compris les migrants. Les pays du « continuum » de la migration --origine, transit, et destination --partagent ainsi une obligation et une responsabilité communes d'assurer le respect des droits des migrants.
Le respect des droits des migrants est particulièrement important pour les travailleurs migrants peu qualifiés mais aussi pour les migrants de sexe féminin qui prédominent dans certains des secteurs de services les plus essentiels pour le développement et la croissance, dans les pays à haut niveau de revenu et les pays à revenue plus bas, tels que les soins infirmiers, le travail domestique et les soins à la personne. Quand ce type d’activités est insuffisamment protégé par les lois du travail, et qu’il s’insère dans le secteur informel, il peut donner lieu à l'exploitation et aux abus, notamment aux violations particulièrement dirigées contre les femmes et les enfants.
Mais la migration peut également constituer une expérience qui peut renforcer les capacités des migrants, en particulier les femmes migrantes, les travailleurs moins qualifiés et ceux des secteurs vulnérables, leur permettant de contribuer plus librement au développement dans les pays d’accueil et d'origine. Des études actuelles suggèrent que la migration des travailleurs moins qualifiés est la plus à même de réduire la pauvreté dans les pays en voie de développement; mais elle peut également avoir des effets sociaux et économiques bénéfiques dans le pays d'accueil plus développés. Le travailleur migrant contribue directement à la production, à la fabrication et aux services du pays d'accueil. Par ailleurs, les travailleurs migrants moins qualifiés acceptent des emplois malsains, difficiles et dangereux, peu attractifs pour les nationaux et permettant à ces derniers de prendre des emplois plus qualifiés et mieux rémunérés.
Les impacts positifs de la migration sont multidimensionnels: pour les migrants et leurs familles, le renforcement des possibiltés économiques et sociales par l’amélioration du pouvoir d'achat, l’accès à l'éducation, et la capacité de faire des choix pour eux-mêmes; pour les communautés, une amélioration des revenus et le partage des qualifications acquises à l'étranger. Au niveau national, la migration peut apporter des réserves de devises et améliorer le revenu du pays par la consommation et l’investissement. D'autres avantages sociaux, culturels et politiques de la migration peuvent être constatés tant au niveau individuel qu’au niveau communautaire et national. Pour concrétiser ces avantages potentiels, il est nécessaire que les pays d’accueil et d'origine protègent et habilitent les migrants par des politiques appropriées. De telles politiques ne peuvent être promues que si les gouvernements approchent la migration d'une façon holistique, en engageant des partenaires muti-sectoriels et non traditionnels, incluant le secteur privé et les diasporas, en mobilisant l'impact positif de la migration sur le développement.
Cette table ronde se concentrera principalement sur les travailleurs migrants et les efforts des gouvernements pour protéger leurs droits. Elle se penchera sur les études analysant dans quelle mesure et par quels moyens l’amélioration des droits des migrants peut renforcer leur contribution au développement. Elle prendra en considération les bonnes pratiques des gouvernements, y compris la coopération entre les pays d'origine et les pays d'accueil, en matière de protection et de renforcement de la capacité des migrants et des diasporas pour contribuer au développement. Elle s’appuiera sur le travail initié par la Table ronde 1 de Bruxelles sur les bonnes pratiques dans ce domaine, notamment en ce qui concerne les politiques prenant en considération le genre et le rôle du secteur privé et des partenaires multi-sectoriels dans l’appui et la protection aux migrants et leurs familles. Elle se basera également sur les discussions de la Table ronde 2 de Bruxelles relatives aux diasporas et la promotion des partenariats publics-privés afin de mobiliser les ressources de la diaspora pour le développement.
1.1 Protéger les droits des migrants -une responsabilité partagée

Cette session discutera des politiques, des programmes et des initiatives des pays pour assurer la protection sociale, économique et légale des migrants. La session présentera une approche séquentielle de la protection des droits des migrants, allant de la préparation au départ à la protection sur place, puis au retour et à la réintégration. Cette approche est basée sur l’hypothèse que la meilleure protection des migrants commence dans leur propre pays.
Pour la préparation au départ, cette session démontrera que l’obtention des informations sur les règles, les droits et les obligations des migrants dans les pays destinataires, et l'accès à la formation et au conseil, peuvent protéger les migrants d’une éventuelle exploitation avant leur départ du pays d'origine. La session présentera ainsi des exemples de réglementations-cadre efficaces pour l'emploi outre-mer, de mécanismes divers pour diffuser une information claire et essentielle pour les migrants et leurs familles, et de structures institutionnelles qui assurent l'application correcte des règles et permettent aux migrants les recours administratifs et juridiques pour le traitement de leurs plaintes.
Pour la protection sur place, la session explorera les normes, les sauvegardes et les droits accordés aux migrants travaillant dans les pays d'accueil, y compris pour les salaires, les conditions de travail, les bénéfices sociaux, les pratiques de recrutement, les politiques prenant en considération le genre, la protection contre l'exploitation et les abus, et le rôle du secteur privé. Ces normes et droits sont accordés aux migrants sur la base de l’hypothèse qu'un travailleur protégé est un travailleur plus productif, et ainsi, devient un meilleur agent du développement. La session abordera également les initiatives prises par des pays d'accueil pour faciliter l'intégration des migrants. Elle donnera par ailleurs des exemples de pays d'origine et d’accueuil partageant la responsabilité de négocier et de veiller au suivi de contrats de travail corrects, de fournir des services consulaires adéquats, et de coopérer avec d'autres gouvernements et parties-prenantes directement concernés.
Pour le retour et la réintégration, la session se penchera sur les initiatives des gouvernements de pays d’accueil et d'origine destinées à stimuler le retour et la réintégration des migrants dans leurs pays d'origine, particulièrement pendant des situations de crise.
La session fondera sa réflexion sur les expériences des pays participants ainsi que sur les résultats de l'atelier sur les bonnes pratiques en matière de recrutement et d'emploi, ainsi que l'étude sur le rôle du secteur privé dans le soutien et la protection des migrants, menés par le Bangladesh et d'autres partenaires. Elle visera à définir un corps de bonnes pratiques susceptibles d’inspirer les efforts des gouvernements dans la protection des droits et des intérêts des migrants et d’accroître leurs bénéfices potentiels, non seulement pour leur développement individuel mais également pour le développement de leurs pays d’origine et d'accueil.

La session adressera les questions suivantes:

• Quels sont les bénéfices constatés de la protection sociale, économique, et légale des migrants ?

• Quels sont quelques uns des éléments-clé des bonnes pratiques des gouvernements destinées à maximiser le potentiel des migrants pour contribuer au développement de leur pays d'origine ?

• Quels sont les éléments-clé d’une coopération effective entre les pays sur la protection des migrants, incluant la participation du secteur privé ?
1.2 Renforcer la capacité des migrants et de la diaspora afin de contribuer au développement
Cette session explorera la gamme des bonnes pratiques dans les pays d’accueil et d'origine pour assurer que les gains acquis par les migrants et leurs familles par la migration puissent contribuer au développement. Elle considérera l’étendue complète des actifs résultant de la migration, y compris les transferts monétaires, l'investissement, le transfert des connaissances, le transfert des technologies, le partage des idées, la création et l'expansion des réseaux et l'établissement de partenariats commerciaux. La session examinera en particulier les conditions susceptibles de contribuer à la rélisation du potentiel de ces actifs et comment les créer. Elle examinera des mesures telles que la double nationalité afin de faciliter les liens de la diaspora avec les pays d'origine et l’encouragement à l'investissement ou la promotion de l'esprit d'entreprise parmi des migrants et leurs familles.
La session considérera également les stratégies d'intégration des migrants par les pays d'accueil, et les conditions et mesures les plus à même d’habiliter les migrants et la diaspora à mobiliser leurs ressources pour des résultats positifs de développement. Ceci inclut des partenariats publics-privés pour faciliter les remises des migrants; l’appui aux associations de migrants et le développement de partenariats; le développement de projets soutenus par la diaspora dans le pays d'origine; et la coopération entre les pays.
La session sera reliée à la session 1.1 sur la protection des droit des migrants, et bénéficiera en partie du travail et des résultats de la Table ronde 2 de Bruxelles sur les ressources de la diaspora pour le développement. Elle visera à identifier quelques pratiques effectives pour l’information des responsables des politiques de migration et de développement dans les pays d'origine et d’accueil, ainsi que les conditions qui ont permis leur succès.

La session adressera les questions suivantes:

• Quelles mesures les pays ont-ils mis en place pour permettre aux migrants de maximiser l'utilisation des ressources qu'ils apportent ou envoient chez eux (quelles sont les conditions pour le succès) ?

• Quels types de partenariats donnent aux migrants la capacité d’améliorer l'utilisation de leurs moyens financiers, de leurs qualifications et d’autres ressources pour le développement, y compris au niveau public-privé ?

• Comment est-il possible d’évaluer de façon optimale l'impact sur le développement de ces politiques et pratiques, de les développer et de les disséminer entre différents pays et régions ?
Table ronde 2: Secure, legal migration can achieve stronger development impacts
(Pour ce texte, nous disposons seulement de la version anglaise)
TABLE RONDE 3 : Cohérence politique et institutionnelle et partenariats.
La cohérence politique et institutionnelle et les partenariats peuvent optimiser l'impact positif de la migration sur le développement et vice versa. Ces aspects devraient être renforcés au niveau national, régional et international entre les divers acteurs de la migration et du développement.
Pour concrétiser la cohérence politique et institutionnelle, la collecte des données et la recherche doivent être renforcées en priorité. La réunion du FMMD à Bruxelles a mis en évidence le manque chronique de données et de recherche visant à informer et à renforcer la cohérence politique et institutionnelle concernant les liens entre la migration et le développement, ainsi qu’entre ces derniers et d'autres domaines tels que l'aide au développement et le commerce. Il existe un besoin pressant tant dans les pays d'origine que les pays d’accueil de disposer de données quantifiables sur ces liens, ainsi que d’une meilleure identification des lacunes de connaissance afin de permettre aux gouvernements et autres décisionnaires de déterminer les besoins prioritaires de leur recherches. Les études fragmentaires actuelles pour mesurer les impacts et créer de nouveaux instruments analytiques doivent être coordonnées entre pays, et des réseaux de recherche doivent être renforcés internationalement afin de contribuer à cette tâche.
A la base de tout effort visant à améliorer les consultations liées aux processus décisionnels se trouve le besoin de structures et de mécanismes appropriés, formels et informels, afin de permettre aux agents gouvernementaux dans les domaines de la migration et du développement, ainsi qu’aux parlementaires intéressés, de se consulter entre eux, ou d'un pays à l'autre. A cet égard, le système des points focaux du FMMD peut être un catalyste. Un aspect stratégiquement important pour améliorer le lien entre les deux domaines concernés est d'inclure la dimension migration dans les processus national en matière de planification du développement et, le cas échéant, dans les stratégies de réduction de la pauvreté. Le renforcement des capacités pour réaliser cet objectif pourrait être intégré dans les partenariats de développement.
Les processus consultatifs régionaux (PCR) sur la migration, et d'autres formes de coordination et de coopération régionales, offrent des cadres de plus en plus significatifs pour promouvoir la coordination et la cohérence par un dialogue informel, le partenariat et le renforcement des capacités. Bien que la plupart des PCR ne soient pas encore engagés pleinement dans la connexion migration-développement, ils peuvent offrir au FMMD quelques bonnes pratiques en matière de coopération internationale entre pays d'origine et pays d'accueil. Par exemple, ils peuvent faciliter la circulation et des accords bilatéraux sur la protection des migrants et la lutte contre le trafic des êtres humains, et réduire les obstacles bureaucratiques à une plus libre circulation. Le FMMD peut aider à encourager de telles initiatives dans le contexte du développement.
Cette table ronde continuera le travail commencé à Bruxelles dans la Table ronde 3 sur les données et la recherche sur les mesures d'impact, les leçons-clés tirées de la recherche, les propositions pour établir des groupes de travail intergouvernementaux et interinstitutionnels sur ces questions, l'étude intergouvernementale sur les structures institutionnelles et les mécanismes visant à promouvoir une meilleure cohérence des politiques, ainsi que les efforts pour atteindre une cohérence accrue parmi les PCR, et entre eux et le FMMD. Elle intégrera à la discussion les résultats des actions de suivi de Bruxelles engagées dans ces secteurs par la Finlande et la Suède et leurs partenaires respectifs, ainsi que par quelques gouvernements et secrétariats des PCR et leurs partenaires internationaux.
3.1 Renforcer la collecte des données et les outils de recherche sur la migration et le développement

Cette session permettra une mise à jour des efforts au niveau national et international afin d’améliorer la collecte des données et mieux mesurer l’impact de la migration sur le développement, facilitant ainsi des synergies dans la définition des politiques et la coopération en matière de migration et de développement. Elle continuera le travail et approfondira les résultats de la session TR 3.1 de Bruxelles, afin d’examiner des définitions et des méthodologies communes pour la collecte de données et la recherche au niveau international, et pour identifier les lacunes dans la recherche sur la migration et le développement. Les gouvernements et les agences compétentes échangeront idées et expériences sur la meilleure façon d’évaluer l’impact de la migration sur le développement et vice versa, ainsi que sur les impacts respectifs des politiques dans les deux secteurs.
Les résultats du groupe de travail et de la réunion d'experts organisés par la Finlande seront présentés afin d'identifier les moyens de renforcer les réseaux de recherche entre les pays et les régions, d'augmenter les capacités de recherche dans les pays en développement, et d'assurer une meilleure intégration de la migration dans les stratégies et les plans de développement nationaux, tels que les stratégies de réduction de la pauvreté (PSRP).

La session adressera les questions suivantes:

• Quelles sont les lacunes critiques dans les données sur les liens entre migration et développement ?

• Comment la recherche et l'analyse peuvent-elles contribuer plus efficacement à la définition des politiques ?

• Quels sont les indicateurs principaux de l’impact des politiques migratoires sur le développement; et les indicateurs principaux de l’impact des politiques de développement sur la migration ?
3.2 Cohérence politique et institutionnelle sur la migration et le développement au sein des gouvernements

Cette session continuera le travail commencé à Bruxelles en identifiant et en discutant les bonnes pratiques des gouvernements concernant les politiques et les structures institutionnelles susceptibles de renforcer la cohérence entre la migration et le développement. Elle tirera les leçons des efforts croissants des gouvernements pour renforcer la communication, le partage des informations, la coordination et la négociation parmi les divers départements gouvernementaux impliqués dans la migration, et elle considérera également le rôle crucial des parlementaires dans l’élaboration de la législation appropriée. La discussion sera étendue aux mécanismes pour le dialogue et la coopération entre les gouvernements, notamment les points focaux du FMMD. Elle examinera comment parvenir à un consensus au sein d’un gouvernement sur la manière de lier la migration et le développement pour un bénéfice mutuel. Des efforts récents visant à incorporer la migration aux programmes de développement nationaux et aux stratégies de réduction de la pauvreté seront examinés pour leur éventuelle applicabilité à d'autres pays.
Les résultats d'une enquête auprès de gouvernements, entrepris par la Suède. seront présentés avec l’objectif d'identifier a) les bonnes pratiques dans les pays en développement et développés, et entre eux, et b) les besoins de renforcement des capacités des pays en développement au niveau politique et institutionnel afin de mieux gérer les impacts de l’interaction entre la migration et le développement.

La session adressera les questions suivantes:

• Quels sont les mécanismes qui se sont montrés les plus efficaces pour promouvoir la cohérence des politiques? Quels sont les indicateurs principaux de « l’efficacité » ?

• Comment les processus consultatifs entre les ministères, départements et agences impliqués, et entre les gouvernements, peuvent-ils être améliorés ?

• Quels sont les exemples concrets d'intégration efficace de la migration dans les programmes de développement nationaux et les stratégies de réduction de la pauvreté ? Comment mesurer "l’efficacité" dans ce contexte?
3.3 Les processus consultatifs régionaux (PCR) dans dans le contexte de la migration et du développement

Cette session examinera les expériences et les progrès obtenus dans les processus consultatifs régionaux sur la migration dans les questions de migration et de développement, à un niveau multilatéral. Les PCR sont souvent en mesure de développer des formes de coopération transfrontalière et transversale, ainsi que des activités de renforcement mutuel des capacités, qui ne sont pas encore possible à l’échelle globale. Ils peuvent également servir à mettre des questions liées à la migration à l’ordre du jour des processus régionaux d’intégration économique et politique. En continuation de la réunion de Bruxelles, la session explorera comment renforcer le rôle potentiel des processus consultatifs régionaux pour mieux réaliser la contribution de la migration au développement. Les gouvernements impliqués dans les PCR considéreront comment promouvoir des liens plus étroits entre les PCR et les processus gouvernementaux régionaux formels, ainsi que des échanges d’information périodiques entre les PCR et le FMMD.
La session se fondera sur les résultats de la Table ronde 3 de Bruxelles et les actions de suivi menées par des partenaires PCR pour renforcer les liens migration-développement dans les agendas des PCR, et pour promouvoir des échanges approfondis entre les PCR et entre les PCR et le FMMD.

La session adressera les questions suivantes:

• Comment les PCR et d'autres formes de coopération régionale influencent-ils les politiques de migration et de développement au niveau national ? Et les agendas des processus économiques régionaux les plus importants?

• Quelles sont les bonnes pratiques d'intégration de considérations liées au développement dans les ordres du jour des PCR ?

• Comment les PCR peuvent-il travailler plus étroitement avec le FMMD pour se renforcer mutuellement ?

Update No. MRI/GFMD2008/10

Update No. MRI/GFMD2008/10

Wednesday, October 01, 2008

2ème Rencontre d’échanges autour de la diversité sur le marché de l’emploi dans la région du Centre (La Louvière Wallonie, Belgique)

I. Présentation des résultats de la 1ère rencontre « Dialogue-diversité »

A la Suite de la lecture du compte rendu de la première rencontre Dialogue-Diversité du 8 juillet 2008, nous avons envisagés de suivre trois pistes de travail :

1. La première piste consiste en la mise en place de formations destinées aux opérateurs de formations et d’insertion socioprofessionnelle. Le but est de renforcer leur compétences en matière d’ISP pour le public cible. Ce qui permettra d’adapter les stratégies de mise à l’emploi en fonction du public auquel on s’adresse au lieu d’utiliser le même canevas pour tous les demandeurs d’emploi. Cet aspect de formation est particulièrement important en ce qui concerne les demandeurs d’emploi étrangers ou d’origine étrangère.

A côté de la mise en œuvre de formations sur l’interculturalité et la diversité, il s’agira également de proposer des outils visant la sensibilisation de la société civile en générale.

2. Une seconde piste de travail concerne l’insertion socioprofessionnelle des femmes. Comme mentionné dans le précédent compte rendu, le problème quant à l’insertion socioprofessionnelle des femmes reste principalement la question de la garde des enfants.
Dans le cadre de ses activités d’ISP, CAAD s’est récemment confrontée à un problème similaire en raison du manque de place au sein des crèches de la région. C’est ainsi qu’une stagiaire inscrite auprès de CAAD a vu son projet de formation en puériculture se compromettre, car elle n’a pas trouvé de place disponible au sein d’une crèche afin de faire garder son enfant.
Ce problème de garde d’enfants est récurrent et empêche dans une large mesure l’insertion socioprofessionnelle des femmes. Il conviendrait dès lors de mettre en place d’autres initiatives en matière de garderie d’enfants afin de limiter au maximum ce type de difficulté. Ce qui permettrait de favoriser l’insertion d’un plus grand nombre de femmes sur le marché du travail.

3. Enfin, la troisième piste de travail que nous avons envisagée de suivre a trait à la relation entre les entreprises et le projet Dialogue-Diversité
A ce sujet, nous ne pouvons que constater le peu d’engouement des entreprises quant aux questions relatives à la diversité. En effet, dans le cadre de la rencontre de ce jour,
CAAD a envoyé 250 invitations à autant d’entreprises de la région du Centre, de Charleroi et de Mons. Le résultat de cette démarche est que sur les 250 entreprises, seulement 5 ont confirmé leur présence à la rencontre et seules 3 étaient effectivement présentes (2 effectives et une en cours de constitution).
Face à ce constat et étant donné qu’en dehors des pouvoirs publics, les plus gros employeurs sont les entreprises. La question consiste dès lors à savoir comment parvenir à motiver les entreprises par rapport aux questions relatives à la diversité et aux phénomènes de discrimination ?
Si nous voulons arriver à un dialogue direct avec les entreprises, il convient de trouver un moyen permettant de les amener à s’intéresser à ces questions.

Dans cette perspective, la question centrale est de savoir comment parvenir à attirer un chef d’entreprise et autres responsables RH, dans un certain lieu afin d’aborder le sujet de la diversité dans l’entreprise ?
Nous avons relevé que les chefs d’entreprises et autres responsables RH n’ont généralement pas le temps à consacrer à ce type de question dans la mesure où leur priorité reste la rentabilité économique. Il leur est très difficile de se retrouver autour d’une table pour discuter de la diversité, qui, aux yeux de certains employeurs ne représente pas nécessairement un sujet prioritaire. Ce qui se traduit plus par une perte de temps, d’où une perte de revenu.
C’est pourquoi, lors de cette deuxième rencontre, nous avons tenté d’apporter des éléments de réponses, particulièrement aux questions liées à la sensibilisation et à la motivation des entreprises.
Nous avons d’abord souligné la nécessité de différencier les cibles, en mettant d’un côté les questions relatives à la discrimination culturelles, liés à l’âge et au sexe et d’un autre côté les questions relatives aux discriminations logistiques. Cette différenciation nous semble importante.
C’est ainsi que l’on parle de discrimination logistique, lorsque l’on fait référence aux questions relatives à la garde d’enfants ou à l’aménagement de lieux de travail adaptés pour les personnes handicapées. Les réponses à apporter à ce type de discriminations sont donc d’ordre logistique. Alors que les formes de discriminations culturelles font appel à un autre type de réponse.

En matière de discrimination logistique, nous pourrions dans l’absolu imaginer de proposer aux entreprises une sous-traitance afin de résoudre ces questions. Notamment par l’apport
d’un soutien extérieur (tels que des services de sous-traitance) qui se chargerait entre autres de la rédaction des dossiers relatifs à l’obtention de subsides auprès de la Région wallonne permettant d’aménager des lieux de travail pour les personnes handicapées.
Sur ce point, nous avons recueilli un témoignage au sujet d’une entreprise, qui pour faire face à un surplus de travail, avait fait appel à des ateliers protégés afin de sous-traiter une partie des compétences. Le surplus de travail étant effectué par des personnes handicapées, le résultat pour l’entreprise s’est soldé par une augmentation de son chiffre d’affaires de 17%.
L’employeur a besoin d’efficacité dans l’immédiat et non dans les 6 mois (nous faisons ici référence aux aides et subsides de la Région wallonne qui souvent prennent un long moment avant de parvenir aux entreprises).
Sur base de ce constat, il convient dès lors de proposer aux entreprises un service qui soit efficace dans l’immédiat et non pour le futur. Ce qui pourrait se traduire par la mise en place d’une offre de personnel adapté à leurs moyens et à leurs besoins identifiés dans le cadre de cette action. Ce personnel immédiatement disponible devrait notamment se charger, en outre, des questions concernant les différents subsides que les pouvoirs publics (la Région wallonne) proposent aux entreprises.
Il s’agit donc de mettre à la disposition des entreprises des compétences immédiates afin de rejoindre également leurs besoins.
La démarche à entreprendre pourrait consister à aller vers les entreprises afin de leur montrer ce que nous pouvons leur apporter au lieu de les inviter autour de la table ou d’attendre qu’elles ne se manifestent.

Il est nécessaire d’offrir un service aux entreprises comme par exemple un soutien pour compléter les dossiers relatifs aux bourses et aides à la diversité dans la gestion des RH.
Une fois les dossiers complétés, il suffirait de les apporter aux entreprises.
Nous pourrions également leur fournir les informations sur les diverses formes d’aides offertes au niveau régional et fédéral en matière de gestion de la diversité.
Il est donc important d’avoir un contact de proximité avec les entreprises.
L’offre de ce type de service permettrait d’atténuer les formes de discrimination liées à la logistique.
En somme, la mise à disposition directe d’un personnel pouvant prendre en charge un certain nombre de questions permettrait aux entreprises de gagner du temps et donc de l’argent.
Ce qui répond parfaitement à leur obligation de rentabilité économique.
En outre, le contact de proximité aurait un impact beaucoup plus important en ce qui concerne la sensibilisation des entreprises à la diversité.
Si nous voulons aboutir à un résultat sur ce point, il est nécessaire d’aller vers les entreprises avec des outils qui peuvent les intéresser.
En tant qu’acteurs sociaux de la formation et de l’insertion socioprofessionnelle, nous possédons tous des compétences, ce qui signifie que nous pouvons chacun offrir tel ou tel service immédiat aux entreprises.

II. Présentation Powerpoint

Dans la logique de ce qui est mentionné ci-dessus, deux orateurs se sont succéder pour présenter des outils innovants visant à la fois la création d’emploi et le soutien organisationnel des entreprises.
La première présentation concerne l’initiative innovante identifiée pour promouvoir des emplois pour notre public cible au sein des entreprises. Elle a été présentée par Monsieur Pape SENE de CAAD Belgique ASBL.
Nous vous livrons ci-dessous le résumé des communications respectives de Mr SENE et de Monsieur VERBINNEN.

II. 1 Résumé de la première communication

BUT VISE
Coupler les enjeux de la diversité et de l’interculturalité, au profit du développement socioéconomique des entreprises et de la promotion de l'emploi.

OBJECTIFS
Promouvoir l’emploi du public cible dans les entreprises
Accompagner les entreprises dans les matières liées à la gestion de leur organisation

METHODOLOGIE
Elle repose sur la mise en place d’une formation qualifiante destinée à développer des compétences permettant d’accompagner efficacement les entreprises : La formation qualifiante sera articulée autour de la connaissance de l’organisation de l’entreprise, des connaissances informatiques de base, l’utilisation de logiciel informatique de gestion de système qualité, de site Web, les techniques de collecte de données en entreprise et enfin sur l’approche interculturelle et la diversité dans l’environnement socioprofessionnelle de l’entreprise
La formation proposée aux candidats sera doublée de pratiques professionnelles qui pourront contribuer à consolider les acquis des formations offertes. L’alternance formation et pratiques professionnelles aura pour but de rendre les candidats autonomes dans l’exercice de leurs fonctions en entreprise
DUREE DE LA FORMATION
Elle comprend:
- 6 mois, avec alternance entre théorie et pratique.
- 1 mois de stage en entreprise
Soit 120 heures de formation par mois et 840 heures pour les 7 mois

DEBOUCHES PROFESSIONNELS
Assistant de gestion qualité, web master, aide administrative dans les entreprises visées par le projet,

SECTEURS D’ACTIVITES
Le secteur des NTIC (nouvelles techniques de l’information et de la communication)

EFFETS DE L’ACTION SUR LE PROJET « Dialogue Diversité »

AU NIVEAU DU PUBILC CIBLE (PC)
- Améliorer l’accès à l’emploi pour le P C
- Augmenter la valeur ajoutée du travail offert par les candidats
- Favoriser l’insertion socioprofessionnelle du PC
- Améliorer le statut socioprofessionnel des candidats dans les entreprises

AU NIVEAU DES ENTREPRISES
- Améliorer l’accès aux outils de gestion de l’organisation interne, en particulier pour les PME et TPE
- Améliorer la structuration et l’efficacité de l’organisation de l’entreprise
- Faciliter l’engagement des PME et TPE dans une démarche qualité
AU NIVEAU DES POLITIQUES PROMOTRICES DE LA DIVERSITE ET DE
LA QUALITE
- Une convergence de deux possibilités de soutien pour les entreprises à travers les dispositifs existant en matière d’aide publique pour la diversité et la qualité,
- Une meilleure intégration structurelle en matière d’emploi pour le PC

II.2 Résumé de la communication de Monsieur Dominique VERBINNEN : l’entreprise

Afin de préciser la pertinence de l’initiative présentée par Mr SENE, une seconde prestation a été soumise aux participants de la rencontre. Celle-ci reposait essentiellement sur la manière dont le besoin identifié se posait au sein des entreprises ciblées (TPE, PME). D’autre part, l’entreprise en tant qu’entité et son fonctionnement, ont occupé une bonne partie du temps imparti à cette seconde communication donnée par Mr Verbinnen Dominique, Administrateur du VDIC SPRL (Cabinet d’études et de conseils en politiques industrielles).

II.3 Séance de questions/réponses

Nous avons souligné que la présentation relative aux outils innovants était très instructive, il s’agissait en effet d’une véritable démarche positive élaboré de façon très approfondie.

Q/ Une des questions posées par les participants consistait à savoir s’il existe une réelle demande de la part des entreprises pour ce besoin en personnel étant donné la difficulté à laquelle sont confrontés les agents d’insertion pour mettre à l’emploi au sein des entreprises de la région, les demandeurs d’emploi qualifiés dans le domaine de la bureautique et de l’administration ?

R/ Il existe un réel besoin qui est fondamental. La question est de savoir dans quelle mesure peut-on trouver à l’heure actuelle des personnes compétentes pour combler ces besoins.
Par exemple, les coûts engendrés pour l’embauche d’un ingénieur sont souvent trop élevé pour l’entreprise. Dès lors, engager une « petite main » formé en process qualité représente un coût moins onéreux pour l’entreprise. L’objectif est de couvrir une demande existante adaptée au niveau financier et dès lors accessible à un grand nombre de PME et TPE.
Actuellement ce besoin ne peut pas être couvert car il s’agit d’une fonction qui n’existe pas. Cette fonction peut se situer entre les tâches effectuées par un agent administratif et celles effectués par un responsable qualité.
Il s’agit en quelque sorte d’un intermédiaire formé à la réalisation de processus qualité qui serait opérationnel uniquement au sein des PME et TPE et non au sein des grandes structures.
Par ailleurs, nous avons déjà eu un certain nombre de proposition provenant d’entreprises de la région, qui se sont montrées fortement intéressés par les demandeurs d’emploi formés dans le cadre de ce projet.

Q/Une seconde question se référait au lien qui existe entre d’une part le projet de formation de conseiller en qualité et d’autre part la rencontre « Dialogue –Diversité » ?

R/Il convient de considérer le projet présenté comme un élément de réponse parmi d’autres, dans la mesure où il s’agit d’une démarche visant à favoriser l’intégration structurelle des demandeurs d’emploi au sein des entreprises. Autrement dit, ce projet à pour finalité de créer des emplois qui permettront de placer structurellement des demandeurs d’emploi issus du public cible au sein d’entreprises de la région.

Pour les entreprises, cela permettra de répondre à la question suivante :
Qu’est ce qui est fait au sein des entreprises pour promouvoir la diversité ?

Le fait de placer par exemple des demandeurs d’emploi étrangers ou d’origine étrangère à l’intérieur de structures non diversifiées aura tendance à familiariser les autres membres du personnel aux questions relatives à l’interculturalité.
Lorsque l’on met en commun de personnes issues d’horizons et de cultures différentes, cela va nécessairement induire des changements de visions, de mentalités au sein des équipes de travail en raison de ce rapprochement.

Q/ Existe-t-il un engagement moral des entreprises notamment le fait de savoir si celles-ci sont prêtes à accueillir en stages au sein de leur structures, les demandeurs d’emploi formés dans le cadre de ce projet ?

R/Etant donné qu’il s’agit d’un projet de partenariats avec des entreprises souhaitant d’insérer dans un système ISO, cela va de soi que les entreprises partenaires du projet accueilleront les demandeurs d’emploi formés.